Ce corps de bâtiments, dit de l'"Ecole centrale", est en voie de destruction en plein coeur de Moret depuis son rachat en 2016 (avant il n'était que laissé à l'abandon par la mairie, ancien propriétaire). Sous le regard aveugle ou bienveillant des autorités locales, malgré les alertes desepérées et infructueuses de riverains, morétains et autres personnes informées de la situation (voir nos précédents articles des 10, 11, 12, 13, 15, 16, encore 16, 21, 23 novembre et 5 décembre), cet organe caché de notre centre ville est plus que jamais en péril !!!
La façade donnant rue grande au numéro 37 est toujours aussi peu riante, aussi délabrée. C'est comme si elle ne voulait pas détoner avec le voisinage. Pas un volet de repeint (c'est vrai qu'il faut demander l'autorisation...) ! Les six glorieux (?) et clinquants panneaux à la gloire de ce qui fut le pays de Mao et se dit encore l'Empire du Milieu [littéralement en chinois la Chine se dit zhong guo : le pays du milieu car il faut préciser de traditionellement cet empire compte cinq points cardinaux : nord, sud, est, ouest et ... centre, le centre étant lui-même : le pays du centre, comme astre rayonnant sur l'ensemble du monde !] ne suffisent pas à convaincre de la nouvelle qualité du lieu et de ses occupants. Certes, les panneaux légèrement de guingois ont été posés à la va-vite, un dimanche (je me souviens avoir moi-même innocemment prêté un tournevis au propriétaire), probablement car pas autorisés par les Bâtiments de France dans ce périmètre classé... Certes, ils voisinent avec un arrêté de péril imminent... en date du 3 septembre (!) 2019 toujours non executé !
Rien de bien reluisant... mais à Moret, on en a vu et on en voit d'autres... !!!
La véranda qui s'y est greffée illégalement derrière, l'été dernier, n'a toujours pas été démontée. Dans cette cour, on laisse libre cours à ses désirs. Ici béton, tôle et pvc fleurissent, plus gangrène que chiendent. Ici rien n'est imposé... claquemuré et sans regards indiscrets on baffoue allègrement les préceptes et moraux et fiscaux, car bien-sûr car la construction n'est pas autorisée ; elle n'est pas déclarée donc aucune taxe à payer. La seule autorité qui puisse intervenir est la mairie qui, bien qu'avisée et témoin (j'en atteste car j'étais présente), a vite remis ses oeillères et clos ses ouies. Cela doit rester une affaire à huis clos semble-t-il !
Le corps de bâtiment central, véritablement ancien, lui, reste inchangé : pluie, neige, vent soleil cuisant les herbes folles poussées sur les toits, ciment gris étouffant la bâtisse ou fenêtres en PVC posées sauvagement ici et là, les vieilles pierres résistent encore. Bientôt 4 ans qu'elles se battent ! Combien de temps tiendront-elles encore ?
Nous en venons aux granges, anciennes elles-aussi. Attention, c'est à pleurer ! Même l'architecte des Bâtiments de France s'est fait berner ! Rappelez-vous : sous prétexte d'éxécuter un arrêté de péril imminent qui menaçait les voisins et les passants, les propriétaires se sont fait recommander un entrepreneur dégoté au coin de la rue, prêt à intervenir dans les meilleurs délais. (Au moins pour commencer, car quatre mois plus tard c'est loin d'être achevé et la rue est amputée de quatre places de stationnement pour encore un bon moment). Fi de la demande d'autorisation préalable aux travaux ! Monsieur Suty (dixit l'entrepreneur lui-même) l'aurait dans la journée ! ... ??? Monsieur Suty étant chef de cabinet de Monsieur Septiers, président de la communauté de communes, on se demande ce qu'il vient faire dans l'histoire et à quel titre il se le permet. Monsieur Limoges, nouveau maire propulsé de la commune nouvelle, a carrément refusé de faire stopper les travaux malgré leur illégalité. Ca devient douteux. Fi des conditions de sécurité pour les employés, fi des normes pour les échafaudages, fi du respect des tuiles anciennes que l'on balance toutes dans la benne du haut du toit alors que des centaines étaient récupérables (et ceux qui en cherchent savent de quoi je parle), fi des assurances responsabilité civile pro et décennale qui grèvent le budget, fi aussi des voisins chez lesquels on jette les gravats, dont on lapide les tuiles et détruit les murets !!! Belle entreprise que voilà, et respectables propriétaires qui les paient pour le faire, et étonnante municipalité qui regarde sans broncher.
Or un jour la cavalerie a du débouler, j'ai vu passer un huissier envoyé par nos autorités locales, sans doute pour se garantir et me calmer. C'était trop tard, les dégâts étaient causés ! Et allez savoir qui va réparer et quand... Cependant les ouvriers ont décampé. L'entreprise était-elle déclarée ? Et ses ouvriers ? Sont-ils assurés ? Du 11 décembre (2019) au 10 janvier (2020), pas un nez de couvreur ne s'est pointé. Et pourtant rien n'était bâché. Il a plu, il a gelé.
Voici deux mois que de nouveau se présentent sporadiquement deux ouvriers. Ils doivent penser s'être fait oublier. Etonnamment l'entreprise ne déclare pas d'employés et le patron, auto-entrepreneur, est seul. Etonnamment aussi, le service des impôts ne connaît pas les propriétaires du 37 rue Grande. Connaissant l'efficacité de notre Administration, je me demande où cela a bien pu coincer dans les rouages.
Pour mémoire, cet ensemble immobilier de 794 m² au sol en plein centre ville, entre les deux portes, donnant et sur la rue Grande et sur la rue des Granges, comprend trois bâtiments, un jardin et une cour. En juin 2016, il a été cédé par la commune d'Orvanne (sic), représentée par son maire Patrick Septiers, a un couple de respectables (en Chine) et vénérables (en mairie) ressortissants chinois pour 510 000€ dont seulement 30% (soit 153 000€) ont été payés comptant ! Le solde à crédit sans intérêt jusqu'à... deux ans, trois ans, la saint Gliglin... ? Du jamais vu !!! Le maire d'une cité médiévale aux nombreux édifices classés vend un bien communal riche en histoire sans que personne ne soit au courant ( qui a été informé à Moret ? ) ! Mais surtout ce maire signe un acte de vente qui stipule que les 357 000€ absents seront payables ultérieurement sans que cette clause ait été votée en conseil municipal : c'est illégal ! Le montant et les modalités de règlement d'un bien communal doivent être votés en conseil municipal, seul le montant l'a été. Personne ne savait que 70% de la transaction serait payé plus tard... ou jamais. Il paraît que ce serait depuis décembre (2019!) fait. Il est vrai que ce genre d'iniquité (faire crédit aux uns sur le dos des autres) ne fait pas bonne presse en période pré-éléctorale et qu'il fallait remettre un semblant de bon ordre. Ca reste un crédit gratuit sur plus de 3 ans et demi (39 mois)... remarquable (au sens littéral hélas) l' "esprit morétain" de Monsieur Septiers !
Oui, je sais, dans ces conditions vous aussi auriez aimé acheter... nous aurions tous aimé acheter ! mais, chers lecteurs, réjouissez-vous : restent à acquérir la maison sur le pont (ancien moulin Provencher), le moulin Graciot, le moulin à tan, la grange des Graillons, l'ancienne perception rue Grande, etc. Pour la liste exhaustive des biens immobiliers à solder à MLO, MSL et S&M, s'adresser à qui de droit.
Pour l'offre d'achat, je vous résume le topo : 1° vous faites mine de vous faire avoir sur le prix ( exemple : l'ensemble de l' "Ecole centrale" était estimé 400 000€ par le service des Domaines, "vendu" 510 000€ et avec mention dans l'acte de vente que ce prix était minoré en raison du raccordement au tout-à-l'égout à effectuer impérativement dans l'année suivant la vente --- pas fait mais qui s'en soucie ?-- Là, si vous avez suivi, cherchez l'erreur ;-) ) ; 2° vous montez un " super projet", même bidon ; 3° vous faites inscrire dans l'acte de vente que vous payez 30% de suite et le reste à... mettons 2 ans plus tard sans intérêt ( surtout) ; 4° vous vous assurez que les clauses de l'acte de vente restent secrètes et ne soient pas soumises au conseil municipal ( il risquerait de s'y opposer) ; 5° vous renegociez dès que possible la durée du restant à verser pour une durée de 10 ans (si, si, à Moret cela se fait ! ) toujours sans intérêts ; 6° vous invitez régulièrement quelques élus et personnalités locales respectables et silencieuses à des vernissages privés (petits fours fournis par la mairie si possible) dont vous diffusez les photos à tous vos réseaux sociaux et médias disponibles ( il faut être un peu crédible et se faire voir) ; 7° vous vous plaignez haut et fort si quelqu'un y trouve à redire : racisme, antisémitisme, homophobie, sinophobie peut-être même, allez, vous trouverez bien ; 8° le tour est joué ! Vous voilà propriétaire d'un des biens emblématiques et patrimoniaux de notre belle ville. Vous pouvez en faire ce que vous voudrez ! Car...
pour mémoire encore, les nouveaux propriétaires de l' "Ecole centrale" ont commencé dès l'été 2016 des travaux de destruction sur la partie la plus ancienne et symbolique sans autorisation et avec l'argent qu'ils devaient à la commune donc à ses administrés, tout ceci avec l'assentiment et la protection de la mairie qui a tout fait pour reculer le moment de les faire cesser. Résultat : une toiture démantelée, des ouvertures piochées et plaquées de PVC, des façades explosées et torchées de ciment à bétonner, les traces de fenêtres à meneaux et autres vestiges du passé annihilés avant même que l'on en ait pu faire les relevés archéologiques ! Que ces vieilles pierres, vénérables (elles aussi) s'il en est, avaient-elles fait ?
Ils n'ont pas plus fait raccorder leur propriété au réseau d'assainissement comme ils le devaient sous un an après la signature de l'acte. C'était une clause d'annulation de la vente mais qui voudrait contrôler ? Et le maire lui-même n'est-il pas président du SIDASS ?
Mais ils ont fait mieux ! Ils ont réussi à se faire louanger, féliciter et encenser pour des "travaux" de placoplâtrage dans une supposée salle d'exposition d'art au 37 rue grande et, dans le même temps ou peu après, à faire héberger leur "6ème exposition internationale de calligraphie", fantôme ou fantoche, dans un des plus authentiques bâtiments de notre au ville : l'ancienne perception, authentique maison à la façade d'époque renaissance sise au 28 de la rue Grande, et ce gratuitement durant le WE des 28 et 29 décembre 2019 ! Vous pouviez entrevoir un monsieur assis, regardant laconiquement son téléphone dans une salle déserte, durant deux jours ; l'exposition n'ayant nulle part été annoncée et sa présence si peu justifiée, on comprend l'absence de visiteurs, mais était-ce le but recherché ? quelques clichés bien diffusés de par le monde et vive la renommée internationale ! ??
Donc, si vous ne voulez pas acheter un bien de la commune, sachez que vous pouvez occuper celui-ci à titre gratuit, bien que le planning soit déjà rempli m'a-t-on dit. A ce prix, je comprends.
Au fait : 9° attention quand même. Il y a encore dans cette ville des habitants étranges, de ceux qui croient encore à des valeurs comme le patrimoine, le respect des droits, des biens, de la nature et des personnes. Et on ne sait pas de quoi ils sont capables ;-)